Burkina Faso : recrutement de 10 100 nouveaux soldats dans l’armée, dont 165 femmes

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Dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire, le Burkina Faso prend des mesures audacieuses pour renforcer ses capacités de défense nationale. Le 9 août 2024, le ministère de l’État, de la Défense et des Anciens combattants a lancé un appel au recrutement militaire d’envergure, visant à intégrer 10 100 nouveaux soldats dans les rangs des forces armées burkinabés.

Cette initiative stratégique s’inscrit dans le cadre des efforts continus du gouvernement pour faire face aux attaques terroristes récurrentes qui déstabilisent le pays depuis plusieurs années. Le recrutement cible les citoyens burkinabés âgés de 18 à 35 ans, offrant ainsi une opportunité aux jeunes de contribuer directement à la sécurité de leur nation.

Un aspect notable de cette campagne de recrutement est l’accent mis sur l’intégration des femmes dans l’armée. Parmi les nouvelles recrues, 165 postes sont spécifiquement réservés aux femmes au sein des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Cette décision témoigne d’une volonté claire de diversifier les forces armées et de reconnaître le rôle crucial que les femmes peuvent jouer dans la défense nationale.

Les candidatures pour ce recrutement massif seront acceptées du 12 août au 12 septembre 2024, offrant une fenêtre d’un mois aux citoyens éligibles pour se porter volontaires. Cette période relativement courte souligne l’urgence de la situation et la détermination du gouvernement à agir rapidement pour renforcer ses capacités militaires.

La décision de lancer ce recrutement intervient dans un contexte particulièrement tendu. Le Burkina Faso fait face depuis plusieurs années à des attaques djihadistes, principalement concentrées dans les régions du nord et de l’est du pays. Ces violences ont eu des conséquences dévastatrices sur la population civile, entraînant le déplacement de plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays, selon les chiffres de l’ONU. Cette crise humanitaire majeure met à rude épreuve les ressources du pays et la résilience de sa population.

L’ampleur de la menace a été récemment mise en lumière par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Le 23 juillet, l’organisation a dénoncé les conséquences dramatiques des attaques meurtrières menées entre fin mai et début juin par le JNIM, un groupe djihadiste affilié à Al-Qaïda. Ces événements ont souligné la nécessité urgente de renforcer les capacités de défense du pays pour protéger efficacement les civils.

Face à ces défis, les autorités burkinabés affichent une détermination inébranlable. Lors des célébrations du 64e anniversaire de l’indépendance du pays, le 5 août, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de vaincre le terrorisme. Les paroles du ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié, résonnent comme un cri de ralliement : « La sueur, les larmes et le sang des enfants de la patrie coulent, mais nous triompherons de cette guerre ». Cette déclaration reflète à la fois la gravité de la situation et la résolution du peuple burkinabé à surmonter cette épreuve.

Le recrutement massif annoncé le 9 août apparaît donc comme une réponse concrète à ces défis sécuritaires. En renforçant ses effectifs militaires, le Burkina Faso cherche non seulement à améliorer sa capacité à repousser les attaques terroristes, mais aussi à restaurer la confiance de la population dans la capacité de l’État à assurer sa sécurité.

Cependant, il est important de noter que le renforcement militaire ne peut être qu’une partie de la solution. Pour réussir à long terme, le Burkina Faso devra également s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité, telles que la pauvreté, le chômage des jeunes et les inégalités régionales. Une approche holistique, combinant sécurité, développement économique et réconciliation sociale, sera cruciale pour surmonter cette crise et construire un avenir plus stable et prospère pour tous les Burkinabés.

En conclusion, le lancement de cette campagne de recrutement militaire marque une étape importante dans la lutte du Burkina Faso contre le terrorisme. Alors que le pays continue de faire face à des défis considérables, cette initiative témoigne de la détermination du gouvernement et du peuple burkinabé à reprendre le contrôle de leur destin et à restaurer la paix et la sécurité sur leur territoire.


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1 réponse

  1. 15 octobre 2024

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