L »eco sera encore freinée par la situation économique internationale.

Avec un taux de croissance moyen compris entre 2,7 et 3% entre 2021et 2023, l’économie mondiale reste très tributaire de la géopolitique. Les effets post-covid s’estompent progressivement et restent toujours visibles et gênants. Viennent aussi alourdir la situation, la guerre en Ukraine, l’inflation sous l’effet de la baisse des prix des produits de base. Et ce même si l’inflation sous-jacente devrait diminuer plus lentement.

Une situation sur fond de tension dans le secteur financier international et qui relance le debats et la réflexion en Afrique sur « l’opérationalité »  immediate de la future monnaie, l’eco et de la politique monétaire y afférente. 

Lorsqu’on a sur l’international un taux d’intérêt naturel aussi important pour la politique monétaire que pour la politique budgétaire perce que constituant un niveau de référence, il faut une  orientation de la politique monétaire qui tient compte également dautres facteurs  comme  la viabilité de la dette publique.

Les signes timides du début de l’année 2023 qui donnaient à penser que l’économie mondiale pourrait atterrir en douceur à la faveur d’un ralentissement de l’inflation et d’une croissance régulière peuvent etre illusoires parce que dependant encore  de la guerre en Ukraine et de ses conséquences sur le secteur financier et le ravitaillement des principaux circuits du commerce international.

Les hausses de taux d’intérêt des banques centrales, et de la baisse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, les pressions sous-jacentes sur les prix  malgré la baisse sensible de l’inflation, se révèlent tenaces.

Les réalités spécifiques des pays sous tension face au chômage et aux situations socioéconomiques difficiles accentuent les risques de dégradation des perspectives.

Sur les questions dès politiques budgétaires, de la dette publique et de l’inflation liée au dérèglement des circuits d’approvisionnement du commerce international…, bref et de souverainetés économiques, il est clair que beaucoup de nœuds restent à défaire pour l’Afrique dans sa globalité et encore plus pour les communautés régionales, si l’on considère les cadres contraignants qui  régissent les « pactes » d’union et de references politico-économiques.  

Réorganiser, sécuriser ou  stabiliser une économie sous régionale encore très dépendante du « bordel international » releve de l’utopie. En tout cas dans l’immédiat. Pour voir le von côté des choses, cette situation donne du temps pour peaufiner encore le projet de l’éco, mais surtout offre aussi une opportunité d’étendre l’adhésion régionale. Car l’absence d’un large consensus sur la politique monétaire sous régionale et regionale,  la dualité anglophones Vs francophones gênent deja la progression interne et continuent à faire l’affaire des… autres communautés économiques internationales.

La  souveraineté monétaire, il faut comprendre aussi, ne pourra exister que dans une volonté de souveraineté économique. Et qui dit souveraineté économique parle de souveraineté numérique, de souveraineté alimentaire, de souveraineté industrielle, de souveraineté énergétique… 

C’est en puisant intelligemment de la… dépendance des pays du Nord par le transfert de competences, le codéveloppement, la transformation des économies locales … que l’Afrique s’affranchira sur le plan économique et pourra asseoir ses politiques monétaire, financière, industrielle, numérique, énergétique, alimentaire et parvenir enfin à la souveraineté économique.

En attendant, la situation économique internationale gêne la progression du projet de l’éco.

A suivre.

Cheikh Mbacké SENE

Spécialiste en communication, veilles et intelligence économique

Doctorant en Administration des affaires.

Coordonnateur Afrique du Centre international d’analyse économique (CIAE).

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights