Souveraineté alimentaire : l’enjeu en appelle impérativement à une réflexion plus globale, qui va au-delà de la seule question de la sécurité et de l’autosuffisance.

 L’appel du Chef de l’Etat SEM. Macky Sall pour une souveraineté alimentaire est une piqûre de rappel de ce passage obligé pour atteindre l’émergence. Les progrès infrastructurels – aussi importants qu’ils puissent être – ne suffisent pas à entériner l’émergence d’un pays.  La pandémie du Covid 19 et la conjoncture internationale émanant de la guerre en Ukraine ont conduit au premier plan les questions de souveraineté alimentaire et économique. 
Pour un pays comme le Sénégal, l’enjeu est important si l’on sait que la production locale à tous égards reste très faible et le recours à l’importation permet au pays de couvrir l’essentiel de ses besoins, des produits les plus vitaux à ceux de moindre importance. Avant de revenir sur la question, il importe de souligner que le contexte actuel donne largement raison au Président Macky qui, depuis 2012, insiste sur la nécessité du dopage de la production locale en général et l’autosuffisance alimentaire en particulier. Il a également insisté sur le « Consommer local » plutôt que « manger importé ». La hausse des importations alimentaires qui représentent une facture importante et croissante et qui fragilisent non seulement les filières locales, étouffe les finances du pays, contraignant assez souvent ce dernier à lâcher du lest sur la fiscalité (en pensant à l’importateur), à renforcer la compensation et à recourir à l’endettement (en pensant au consommateur). Là, il est venu aussi l’heure de se pencher véritablement à la structuration de systèmes alimentaires territorialisés tant dans la productivité que dans les circuits de distribution parce qu’il est question d’assurer la sécurité et la souveraineté alimentaires.
Dans la réflexion ambiante, l’on est amené à se poser la question du contenu à donner à la souveraineté économique avant la souveraineté alimentaire. Autant on peut penser que la marche vers la souveraineté alimentaire est entravée par le défaut de souveraineté économique, autant on se rend compte que la première peut aussi – avec les correctifs qui s’imposent – aider à tirer la seconde vers la  réussite du challenge. Une relation corrélative avérée dans les deux sens qui en appelle impérativement à une réflexion plus globale, laquelle va au-delà de la seule question de la sécurité et de l’autosuffisance alimentaire. 

Cheikh Mbacké SENEConsultant en intelligence économique, veille et CommunicationDoctorant au School of Business and EconomicsAtlantic International University (USA)

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