La décompression économique sera progressive et tributaire de plusieurs paramètres.
Le rapport, intitulé Situation et perspectives de l’économie mondiale, estime que l’économie mondiale devrait maintenant croître de 2,3% en 2023 (+0,4 point de pourcentage par rapport aux prévisions de janvier) et de 2,5% en 2024 (-0,2 point de pourcentage), une légère hausse des prévisions de croissance mondiale pour 2023.
Ces projections économiques en question sont remises en question, à la considération de nouvelles donnes, comme le doute lié à la remise en question de l’accord céréalier en Mer du Nord, ou encore la cherté du coût de l’énergie, la persistance de la hausse des prix (jamais vue depuis quatre décennies) et du taux d’inflation mondial.
L’économie mondiale est confrontée au risque d’une période prolongée de faible croissance, parce que les marchés tout comme les monnaies les plus importantes subissent, de manière persistante, une pression. La croissance du PIB mondial va continuer à ralentir et que l’inflation ne baisse pas, rappelant qu’on espère cete année une baisse du taux d’inflation à hauteur de 4,7%.
L’inflation reste obstinément élevée dans de nombreux pays, même si les prix internationaux des denrées alimentaires et de l’énergie ont considérablement chuté au cours de l’année écoulée.
L’inflation mondiale moyenne devrait s’établir à 5,2% en 2023, contre 7,5% en 2022.
Il faut savoir aussi que l’économie mondiale reste aussi confrontée à une absence de réponses adéquate aux questions climatiques, structurelles et macroéconomiques.
L’Afrique continuera à subir parce que l’inflation bien supérieure au taux raisonnable fixé par les banques centrales
Dans les économies du sud, il est impossible d’observer ou de parler de résilience des dépenses des ménages pour doper la croissance.
Même si la résilience est chantée, l’inflation dans de nombreux pays ou communautés économiques restera bien supérieure aux objectifs des banques centrales. L’Afrique subit la hausse du coût de l’énergie, les perturbations de l’approvisionnement local, des coûts d’importation élevés et des imperfections du marché, l’inflation alimentaire intérieure…
Pour 2024, la croissance mondiale a été revue à la baisse à 2,4%, contre 2,7% anticipés en janvier par la Banque mondiale qui évoque les effets persistants des politiques monétaires plus restrictives, qui réduisent notamment les investissements commerciaux et résidentiels.
« La croissance devrait ralentir considérablement sur le reste de l’année 2023, car elle est freinée par les effets décalés et persistants du resserrement monétaire, et par des conditions de crédit plus restrictives », indique la Banque mondiale. Ces facteurs devraient continuer à affecter l’activité jusqu’à l’année prochaine, faisant baisser la croissance mondiale en deçà des projections précédentes. »
La décompression économique sera progressive et tributaire de plusieurs paramètres. Elle devrait se faire sentir dans le deuxième semestre de 2024 à condition que les tensions géopolitiques internationales baissent, que l’inflation soit de plus en plus maîtrisée, que le stress financier s’estompe et que chaque pays dope sa résilience par une stratégie tendant toujours vers moins de dépendance extérieure.
Cheikh Mbacké SENE
Expert en intelligence économique, veille et communication
Analyste économique
Coordonnateur du Centre international d’analyse économique (CIAE).